L'est du Cambodge : le Mondulkiri
Mardi 24 novembre
Après 5h30 de minibus nous arrivons enfin à destination (je vous assure que c'est éprouvant avec un chauffeur complétement cinglé conduisant jusqu'à 120km/h sur les routes "goudronnées", et slalomant entre les scooters et camions).
Donc nous arrivons plus exactement à Sen Monorom; un gros village à 800m d'altitude et capitale du Mondulkiri. Il est construit autour d'une ancienne piste d'atterrissage. Les guesthouse (hotel chez l'habitant) sont presque toutes regroupées ici ainsi que les restaurants. Autrement c'est une commune sans grand intérêt dépourvu de charme.
Là-bas il fait moins de 30 degrés et c'est très venteux, on respire! On met enfin un petit pull...
Petite mésaventure à l'arrivée dans notre guesthouse (réservé via Booking.com) : l'hotel est complet et le patron nous assure avoir arrêté les réservations via ce site internet. Pour en venir au fait : nous voilà comme des idiots, il nous faut trouver un hôtel avec une chambre libre alors que tous les cambodgiens viennent d'arriver pour la fête des eaux...!
Nous avions eu la bonne idée de louer un scooter sur place dès notre arrivée, au moins une chose qui soulage car le sac est lourd! Finalement on trouve un hôtel (après 3 essais) et le cafard qui va bien dans la chambre (sinon ce n'est pas drôle).
Le jour 2, mercredi, nous partons avec le scooter pour la plus grande cascade : Bousra ; selon les cambodgien ce serait la plus belle cascade du Mondulkiri.
En effet... Après 35km de route un peu chaotique, nous tombons sur un parking rempli (où sommes nous tombé?!) et une cascade noire de monde. Beaucoup de cambodgiens venus célébrer la fête de l'eau, se baigner et manger en famille sur de grandes nattes! Ils sont tellement nombreux, qu'il faut éviter de marcher sur les tapis pour accéder à la cascade. Un peu dommage pour la beauté du lieu.
Parenthèse : Oui oui ils se baignent tous habillés, comme souvent (voir Kep). Même dans les quelques piscines que nous avons testé sur Phnom Penh les filles étaient habillées dans l'eau, seul les hommes avaient un short ou un maillot de bain. Du coup imaginez moi (Coralie) quand j'arrive avec mon maillot de bain, on me regarde bizarrement !
En remontant au parking on trouve quelques fruits, des grillades et quelques plats mijotés. Un semblant de petit marché.
Cliquez sur le lien pour voir et écouter un joueur de musique local: Tendez l'oreille!
Ensuite déjeuner à la plantation de café de Mondulkiri, endroit très agréable...Dans le restaurant de la plantation de café on peut prendre un café chaud ou un café frappé, le café de Mondulkiri est très fort et arrière goût de noisette.
Nous avons pu observer plusieurs installations de ce genre, des centrales hydroélectriques maisons mais très ingénieuses!
Ci-dessus les caféiers. Dans le fruit rouge on trouve la graine de café qu'ils feront ensuite sécher au soleil 10 jours afin qu'elle prenne toute sa saveur. Elle passera alors de la couleur beige à la couleur marron foncée (avant le séchage la graine n'a bizarrement aucune odeur).
Dans cette plantation de café il y a beaucoup d'arbres à fruits tropicaux : l'aloe vera, le jackfruit, le durian, le fruit du dragon et puis on retrouve les plantations de poivre comme à Kampot.
En dessous ce sont les fruits du dragon.
Servit frais c'est un fruit qu'on apprécie ; à l'intérieur il peut être blanc ou rose avec des graines noires (comme celles que vous trouvez sur les fraises).
Pour finir cette journée, une vue sur Sen Monorom (caché derrière le buisson sur la droite...).
Jeudi, c'est la journée avec Elephant Community ! Départ 8h30 du bar de la Greenhouse de Sen Monorom après le petit déjeuner.
Nous commençons par rejoindre un petit village Bunong avec le minibus. Les Bunongs ce sont les populations autochtones du Mondulkiri, une minorité ethnique à l'échelle du pays mais majoritaire dans cette région des hauts plateaux. La journée que nous avons payé pour découvrir les villages Bunong et voir les éléphants sert entre autre à aider ces villages, non pas en leur donnant de l'argent mais plutôt en leur donnant de la nourriture par exemple. Ici, la petite fille vient de recevoir du lait, sa maman est malade et est incapable d'allaiter.
Les villages bunongs ont évolué et aujourd'hui on trouve des maisons faites de bois et quelques maisons traditionnelles. Après avoir marché quelques minutes à flan de colline nous tombons sur une habitation typique.
Cabane fait par les Bunong (leur lieu de vie), avec "l'herbe d'éléphant" pour le toit, du bambou, du rotin et à l'intérieur un peu de bois. Et voici les deux propriétaires:
Les Bunongs sont des fermiers vivant au milieu de la forêt. Lors de leur installation, ils défrichent une parcelle et coupent les petits arbres. Durant les trois années qui suivent, ils coupent des arbres de plus en plus gros jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Il cultivent le riz, les bananes, le maïs, le manioc et quelques herbes à fumer. Il élèvent des cochons, poules et quelques vaches. Le riz pousse directement sur les flans de la montagne, il n'est arrosé que par les pluies. Les femmes ramassent les épis un par un et les mettent dans leur panier fait de bambou. Les cultures doivent être brûlées pour éviter les maladies et les insectes ravageurs.
Une fois que la parcelle n'est plus rentable, elle est abandonnée. Les fermiers s'en vont laissant à l'abandon leur ferme. Ils pourront revenir dans vingt ans pour cultiver à nouveau.
La déforestation est de plus en plus présente au Cambodge et notamment dans cette partie où les arbres tropicaux sont assez recherchés.
Un peu plus loin une autre habitation un peu plus grande dans laquelle la fumée du feu est omniprésente et nous pique les narines.
Famille de Bunong.
Allez c'est parti, un tronc de bananier sur l'épaule pour aller nourrir les éléphants !
Voilà nos guides au dessus. Mise en garde pour ne pas se faire broyer un bras en donnant une banane à l'éléphant. Et éventuellement ne pas se faire bousculer. Nous allons voir les trois éléphants femelles, la plus vieille a 92 ans !
Coucou beau mâle !
Pour éloigner les insectes qui lui tournent autour rien de tel qu'une bonne branche! C'est aussi un jeu pour eux...
Nous aussi nous avons le droit à un bon repas au bord de la rivière, tomates-tofu ou tomates-poulet , porc-épinard ou poulet-potiron, Bon appétit!
Regardez moi ces voraces...
L'heure de la baignade !!! La sensation en montant sur eux est particulière, ils ont quelques poils raides sur le dos. L'éléphant a la tête sous l'eau, la position n'est pas évidente!
Les éléphants sont utilisés depuis longtemps pour transporter, protéger et aider les Bunongs. Ils attrapent des éléphanteaux dans la jungle et les dressent. Le problème qui se pose aujourd'hui est la mal traitance de ces animaux. Pour faire profiter les touristes, ils sont souvent battus et forcés à accomplir toutes sortes de tâches (notamment transporter plusieurs personnes sur le dos à l'aide de grosses nacelles traumatisantes pour leurs vertèbres).
Nous avions décidé de passer notre journée avec une association qui vise à défendre les éléphants et qui tente d'éduquer les Bunongs sur leur utilisation des éléphants. La tâche est ardue car les coutumes sont tenaces. A titre d'exemple, les Bunongs interdisent la reproduction des éléphants, elle apporterait malheur dans les années suivantes. De plus la naissance d'un éléphanteau les obligent à passer deux années dans la jungle pour s'en occuper. Il faut également sacrifier deux animaux de chaque espèce à chaque naissance et faire une fête de 3 jours pour éloigner le mauvais sort.
La veille de notre visite, les 3 éléphants ont détruit une ferme. Le personnel de l'association est porté responsable et devra travailler les trois jours suivants pour rembourser les fermiers alors qu'ils étaient en vacances.
Difficile donc de convaincre les Bunongs des pratiques à adopter envers les éléphants
Le vendredi nous décidons de partir à l'aventure sur les monts du Mondolkiri. Une escape agréable avec un vent digne des tempêtes bretonnes!
Des chemins et des chemins de latérite, nous avons fait des kilomètres seuls au milieu d'un paysage grandiose.
Un dernier petit détour par un village Bunong où les enfants sont, une fois n'est pas coutume, la grande attraction!
Lien vers une vidéo assez marrante: combat de boxe thaï
On fait ses leçons et ça ne rigole pas!
Avec cette dernière photo, on ressent bien le mode de vie tout à fait ancestral de cette peuplade. Un peuple encore très loin des clichés modernes. Espérons qu'ils sachent préserver cette richesse.
Tient en parlant de richesse, savez vous quel est le symbole de richesse pour un bunong?
Le nombre de jarres d'alcool de riz qu'il possède...à méditer.
Sam qui met son sweet ASRD à des milliers de km de chez nous, vive l'ASRD !
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